Mais qui a fait ces vins délicieux? 

Il faudrait interviewer l’ADN de cette famille, propriétaires - viticulteurs à Saint Yzans depuis 8 générations – il faudrait arracher un cheveu, le faire parler …

 

A saint Yzans, sur le bord ouest de la commune, il y a un plateau rocheux, du calcaire blanc, celui que l’on a beaucoup extrait pour construire les maisons.

Autrefois, on construisait en haut du plateau, l’enrochement permettait de simplifier les fondations …et de mémoire d’homme, on se souvenait que l’eau pouvait revenir…alors on construisait en haut, au sec. 

A l’époque du XVII° siècle, on a aussi construit des moulins, on a semé du blé sur les bonnes terres, et la vigne s’est installée sur les terres blanches, celles parsemées de fragments de calcaire. Nos somptueux terroirs.

Entre les deux moulins, à l’Ouest de Saint Yzans, le moulin du village et l’ « autre », celui de Peyressan, il y avait les Artigarum. Ils y bâtirent une maison massive, bien close au nord et à l’ouest, avec son enclos pour les poules et les cochons, son joli pigeonnier.

Le XVIII°est arrivé, avec la croissance des métiers du vin, alliance avec la famille Batailley, la maison se voit adjoindre un grand corps de logis, bien lumineux avec ses nombreuses fenêtres, ses plafonds hauts. Il faut bien une génération pour mener à bien ces travaux ambitieux. Les artisans changent, l’architecte laisse un vague croquis pour établir l’escalier central. Sans doute par manque de moyens, ou par un retour à une certaine modestie, c’est un frêle bâti de pin qui permettra d’atteindre le premier étage. Il est encore là aujourd’hui, repeint et patiné, loin du fastueux escalier néoclassique que l’on s’attend à trouver derrière cette façade pure et noble, rehaussée des frontons, corniches et ressauts mis à la mode par le grand Victor Louis.

La Hourqueyre est ainsi constituée, à la fourche des chemins, quand on va à gauche vers Saint Christoly, ou à droite vers Saint Yzans . Hourque, fourche… vous parlez le vieux françois?

Dans cette famille, dans cette maison, on a eu des vaches, des prairies, des vignes, quelquefois plus de vaches, et souvent plus de vignes. On a fait un grand chai, chaque génération a apporté sa contribution, son bâtiment, son appentis, au mieux de ses moyens.

Et puis il y a eu Jean, Jean Batailley.

L’Africain : son père avait choisi de voyager, instituteur, il s’était établi au Sénégal, précisément sur l’ile de Gorée, où il participait au rayonnement de la francophonie, sous le soleil de l’Afrique Occidentale Française. En 1934, c’est là que Jean est né.

Il a voulu rentrer, revenir au pays de ses ancêtres, il a reçu la Hourqueyre en héritage, et il l’a façonnée à son goût, modernisée.

D’abord coopérateur très actif, il a ensuite créé son propre chai avec sa fille Isabelle, en renouant avec la tradition du vin « fait à la maison ». Et ils ont fait de bons vins.

 Ensuite, en prenant sa retraite,  il a souhaité que ses filles continuent son travail au chai, d’autres grands vins ont été produits… et les difficultés de commercialisation, les retournements des modes et des tendances ont eu raison de leur bonne volonté… et chacune est repartie vers un destin sans vendanges ni bouteilles.

Et le chai est resté là, silencieux, encombré, triste et résigné mais portant toujours l’odeur du vin qui dort.

Après ses trois filles, Jean a eu un fils. L’idée l’a peut-être effleuré qu’un jour ce fils ferait du vin. En tous cas, il a veillé, dans la nébuleuse de sa succession, à lui léguer 10 hectares. Ces 10 hectares, Julien les a travaillés, les a appris, les a conduits, et pendant 15 ans il a apporté les raisins à la coopérative.

Ce n’était pas une trahison, l’esprit coopérateur est une vertu familiale.

Mais à nouveau les temps difficiles, pour la coopérative cette fois, ont précipité un nouveau constat, de nouvelles questions : Et si on réouvrait La Hourqueyre?

Et si le chai de papa reprenait du service ?

Conciliabule entre les 4 de la fratrie : Isabelle a des vignes, Corine des bâtiments, Aline a un chai …et Julien, qui est viticulteur, pourra-t-il relancer la machine?

Bien sûr, et avec une grande bienveillance, les sœurs vont se projeter dans ce projet, on en parle, on revisite ce chai avec un autre œil, sans y croire, en 

 

 

cherchant des signes qui vont encourager toutes les énergies qu’il faudra rassembler pour aboutir à cette refondation…

Alors il faut un alignement de planètes, et de passions: c’est La Hourqueyre qui fera le plus gros des démarches: La Hourqueyre a enrôlé Guy dans de multiples petites actions, il est ami de ce lieu, il est ami de Corine. La Hourqueyre a hébergé et séduit Tobias, depuis plus de 10 ans, d’Allemagne,  il revient chaque année, il aime ce lieu, de là il visite tous les châteaux, les vignobles… il se rêve wine-maker, quelquefois. Plus récemment la Hourqueyre a aussi séduit Jim, par le grand hasard de la pulsion inexpliquée, il y est arrivé en 2016, il a aimé le Médoc, en a fait sa maison, il s’est rêvé propriétaire de parcelles de vigne, il a écrit le livre de son passé, ici il veut vivre au rythme des saisons et envoyer son vin aux USA pour prouver à ses amis sceptiques que le rêve est déjà en bouteilles!

2022 : une longue année de réflexion, maîtriser le doute, organiser les bonnes volontés , trouver les ressources, écouter au dehors la crise du vin qui grogne, les conditions toujours plus dures, la réussite toujours plus lointaine ….

 

2023 : une année culturale magnifique, et de la part de Julien un travail exemplaire permettent d’espérer une jolie récolte : mieux que ça : plus tôt, plus mûr, plus exemplaire: Merlots comme Cabernets s’offrent impeccablement.

 

Ajustements, paramétrages, stress, organisation de dernière minute, passage par la Cave Saint Brice pour le Rosé : la Cave apporte des solutions, mais aussi des contraintes. Et le chai, tel un navire qui s’apprête à appareiller, doit vérifier son accastillage: rondelles, joints, outils, produits…

 

Alors QUI A FAIT CE VIN DELICIEUX ?

C’est La Hourqueyre, qui redevient CHATEAU LA HOURQUEYRE, sur une étiquette, château H pour les amis.

C’est le CHAI JEAN BATAILLEY, berceau de ce nouveau millésime, après 20 ans d’un silence résigné.

Et c’est le travail des 4 associés : Julien, Tobias, Jim et Guy, qui ont apporté le mieux de ce qu’ils pouvaient donner, sous la férule d’Athanase Fakorellis, grand œnologue chef d’orchestre qui a su rythmer et faire aboutir l’élaboration de ces 4 cuvées différentes qui concrétisent le début de cette belle histo

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